Sous la jupe des Jigs ( Ou l'intimité d'un leurre pas comme les autres)

Bien étranges leurres que ces jigs, au pouvoir ô combien attractif et pourtant si méconnu dans le monde de la pêche en france.
Il y à maintenant plusieurs saisons que je les utilises en toutes circonstances (ou presque) et sur toutes les espèces de carnassiers.Sans pour autant aller jusqu'a dire qu'ils sont mon premier choix lorsque j'arrive au bord de l'eau, je ne part jamais sans l'un d'eux dans ma sacoche.
En premier lieu, une description s'impose afin de familiariser ceux qui ne sont pas afficionados du jig :

                              

*Un jig c'est avant tout une tête plombée dont la forme peut être aussi diverse que les postes que nous pouvons rencontrer en cours de session, nous distinguerons principalement les formes Football, Arky et Round qui sont les plus couramment utilisées.
*L'hameçon est à mon sens la partie la plus importante à prendre en considération, tout comme les têtes, il en existe un grand nombre de variétés déclinées parmis les nombreux jigs disponibles sur le marché, un bon jig destiné à pécher dans la couverture végétale doit être muni d'un hameçon fort voire très fort de fer car ferrer correctement un poisson dans un espace aussi restreint que la perçée que vous venez de créer dans la couverture végétale n'est pas une mince affaire, nottament avec l'utilisation obligatoire de lignes et de cannes puissantes exigées par cette technique. Banissez donc tout jig à l'hameçon trop fin (hormis dans l'utilisation de micro jigs) que vous pourriez quasiment tordre à la main, c'est un poisson raté ou décroché dans 99 % des cas !
*La brosse ou Weedguard, comme son nom l'indique cette brosse est destinée à limiter les accrocs, c'est elle qui vous permettra de balader votre jig entre des branches et de traverser tout type de végétation sans trop vous accrocher, elle est composée de poils de plastique plus ou moins durs, de fluorocarbone ou de titane pour les modèles les plus haut de gamme.

*Enfin la jupe, qu'elle soit faite de silicone ou d'élastique (rubber) les applications sont une fois de plus ciblées mais c'est aussi une affaire de gout selon que l'on veuille un jig planant et très ouvert sur les phases d'arret (silicone) ou très compact et ultra mobile (rubber).

Il existe ensuite plusieurs sortes de jigs, destinés à 3 situations majeures :

_Le cover jig (tête Football)
_Le swimming jig (tête Arky)
_Le finesse jig (tête ronde)

*Le Cover jig :        

Le Cover ! Mon préféré ! Car s'il est bien une application primaire au jig, c'est bel et bien de traverser voire de défoncer la porte de l'antre du poisson matérialisée par de la végétation plus ou moins hostile.
Application chirurgicale, la pêche à l'aide de cover jig est ultra précise et rapide, on lance le jig, il touche l'eau, on le maintient le plus possible entre deux eaux, on le ramène sur 1 ou 2 mètres maxi et si aucun impact ou déplacement de ligne ne se produit on ramène et on recommence.
Le cas de la touche se matérialise la plupart du temps par un impact plus ou moins discret (bien souvent un simple "toc") mais aussi et surtout ! Par un déplacement de la ligne mais ne ferrez pas ! L'impact est en réalité un poisson qui vous percute bouche grande ouverte, un ferrage reflexe vous ferra revenir le jig très vite par dessus l'epaule, il convient donc de rendre la main en baissant légèrement la canne puis d'envoyer un ferrage appuyé et puissant pour percer le cartilage d'un gros bass et qui vous permettra par la même occasion de l'extirper de sa planque , c'est pourquoi cette technique exige sang froid et concentration .
Le cover jig parfait se compose basiquement pour moi d'une tête football de 7 ou 10 g (1/4 ou 3/8 oz) munie d'un hameçon a grande ouverture (wide gap) type gamakatsu 4/0 heavy duty 29414, habillé d'une jupe silicone de couleur naturelle plutot claire (green pumpkin ou watermelon pepper) et couplé avec un trailer fin comme le Deathadder Deps, la Larva Molix ou la Freaky flip de la même marque.

* Le Swimming jig :

Là il s'agit d'une technique bien plus polyvalente, elle peut être grossièrement appliquée avec tout type de jigs, cependant il est préférable d'utiliser un jig dont la tête est applatie et légèrement profilée de type Arky ceci pour deux raisons :
Premièrement, une tête arky se montrera légèrement plus planante que toute autre forme et même si cela se concrétise en une fraction de seconde, c'est elle qui donnera plus de vie et de légèreté d'action à l'ensemble.
Secondo, cette même tête Arky permettra de passer plus aisément dans les herbiers ou entre des plantes rivulaires comme les roseaux ou les massettes.

Une fois de plus, toute sorte de fantaisie est possible quant à la conjuguaison jupe/trailer, classiquement on cherchera à imitter un poisson fourrage, un batracien ou une ecrevisse. Les trailer nageants et emettant d'importantes vibrations fluides sont un des paramêtres à prendre en compte dans la réussite.
Il ne faut surtout pas hésiter à pecher l'eau à l'aide d'un swimmin jig, par leur discretion sonore et leur réalisme, il représente une proie de choix lorsqu'il est travailler en douceur entre deux eaux, au dessus d'une structure ou bien encore "ripper" en plein coeur d'un herbier. Bien souvent le swimming jig trouvera son efficacité en seconde arme là où les poissons nageurs ou leurres souples montés de manière plus traditionnelle ont échoués.

_ Tertio, le Finesse Jig :

Le finesse jigging, consiste à mon sens à présenter de la manière la plus discrète et la plus précise possible un mini montage, on parle ici de "Down sizing"car il est préconisé de minimiser la taille d'un montage en période de disette, lorsque le poisson est farouche ou simplement lorsqu'on veut maximiser ses chances de toucher du poisson toutes tailles confondues y compris les "tout gros" qui auront parfois tendance à refuser un jig trop volumineux et/ou trop bruyant à l'impact.
J'aime aussi utiliser les Finesse jig sur des poissons préalablement repérés, cette technique de pêche à vue peut souvent raporter gros en plein cagnard quand les chevesnes et blacks se refont une cure de vitamine D.
Le finesse jigging est bien souvent l'ultime recours, la "technique interdite" quand plus rien ne va, bien qu'il puisse constituer un choix de premier ordre lors de vos sessions.

A l'aide de ces trois techniques, il vous sera possible de couvrir la quasi totalité des conditions que vous rencontrerez au cours de vos fishing trip.
Choix de votre jig fait, il va falloir determiner le ou les trailers qui s'accorderont le mieux avec....
Suite au prochain épisode !

Prélude

La Pêche :
C'est quand même marrant comme cette pratique peut nous emmener loin, nous faire voir du pays, nous faire franchir les frontières géographiques ou personnelles.
Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai voulu créer ce blog avec Vanessa ma Fishing Girlfriend (oui je sais je suis chanceux), j'ai peut être simplement besoin de partager ce que j'apprends et ce qui m'a été transmit de cette passion qui me vient de mon père avec d'autre junkies de la pêche.


Pas simple de commencer un journal, que j'aimerai voir devenir webzine, je ne sais pas par où commencer...Technique? Matos? ou présentation, c'est formel mais c'est la moindre des politesses :


Je suis Quentin, aquaculteur de formation spécialisé dans l'étude et l'élevage du black bass, vendeur en article de pêche de métier. J'ai été contaminé par la pêche grâce à mon père vers l'age de 3 ans avec la prise de ma première truite de bassine, j'en ai aujourd'hui 23 (trois quart :-p).
Après la boucherie de truites de ball trap, je suis passé par différents stades et techniques dans ma pêche aux appâts naturels notamment au toc sur les rivières de 1ere catégorie de ma Normandie natale puis je suis naturellement venu à l'artificiel : la mouche c'est par cette technique qui m'a été révélée par Robert Redford avec son mythique film "Et au milieu coule une rivière" que j'ai commencé a prendre mon propre chemin et à développer ce que serai ma philosophie de la pêche à savoir : Leurrer du poisson à n'en plus finir et surtout prendre mon pied dans la pratique de la pêche autant qu'en mettant un poisson au sec.


Je me partage donc en ce moment entre la mouche (que je ne pratique plus assez a mon gout...),et surtout la pêche aux leurres toutes techniques confondues y compris la fabrication de matos.
Mais cette passion est commune et c'est ce qui la rend d'autant plus formidable car partagée avec Vanessa, petit scarabée en apprentissage, mon âme soeur et Co-angler a plein temps, chasseuse de nature elle s'est vite éprise pour la traque des carnassiers aux leurres en tant que prédatrice, voilà un an qu'elle s'est plongée dans notre univers et qu'elle n'en démord pas. Après ses premiers (et non moins éternels ) amours avec les techniques de cranking, elle s'intéresse à mon grand bonheur au bass et ses techniques de flipping et cover jigging !